On a testé : Dormir dans une ancienne prison

Vous le savez déjà : pour notre deuxième semaine en Australie, on a décidé de découvrir la Cité de Fremantle, connue notamment pour sa célèbre prison. Construite par des bagnards dans les années 1850, avec les pierres de calcaire de l’embouchure de la rivière Swan, la prison de Fremantle fut en son temps une des prisons les plus célèbres de l’Empire britannique. Abritant autant des meurtriers que des immigrés clandestins, en passant par des prisonniers de guerre et autres bagnards, cette prison fut le théâtre de quelques évasion mais aussi de 44 exécutions, dont une seule femme. La salle de potence était d’ailleurs le seul lieu légal d’exécution d’Australie Occidentale de 1888 à 1984. Ce n’est qu’en 1991 que cette prison fut officiellement fermée.

Dans tous les couloirs, des panneaux nous racontent l’histoire de la prison.

Aujourd’hui, et depuis 1992, les bâtiments sont ouverts au public à travers différentes sortes de visites guidées, notamment une à travers les entrailles de la prison, par des tunnels, ou encore le fameux Torchlight Tour où l’on découvre les histoires sordides et totalement flippantes des lieux. La prison expose et vend également les œuvres d’art d’anciens et d’actuels détenus australiens, et la chapelle est utilisée ponctuellement pour célébrer des mariages (un peu glauque, non ?).

Mais pour nous imprégner au mieux de l’ambiance de ce haut lieu d’histoire, on a décidé de ne pas participer à une des visites, mais d’opter pour une option bien plus originale : y dormir toute la semaine ! Depuis 2015, il est en effet possible de séjourner dans l’ancienne aile réservée aux femmes. Une auberge de jeunesse YHA y s’est installée, et propose autant des dortoirs que des chambres classiques ou familiales. Pendant une semaine, on a donc dormi dans une chambre double, aménagée dans deux anciennes cellules. À l’entrée de notre chambre, deux cadres indiquent l’identité des détenues qui ont séjourné dans ces cellules, le motif de leur arrestation, et la nature de leur condamnation (on n’est pas dans la chambre de la femme condamnée à mort : ouf !).

Passé l’excitation à l’idée de dormir dans une ancienne prison, on se rend rapidement compte que l’auberge a tout pour plaire. Les espaces communs sont spacieux et conviviaux, la cuisine est digne d’un vrai restaurant (et incroyablement propre pour une auberge de jeunesse !), le jardin est agréable avec des jeux en libre service et des hamacs au soleil, et les chambres sont sommaires mais propres, tout comme les sanitaires. Que des bons points ! Dans la cuisine, on retrouve également un mur d’affiches régulièrement mis à jour, pour nous indiquer tous les événements à ne pas louper pendant notre séjour.

Régulièrement, les clients et les gérants de l’auberge partagent un peu de nourriture ou de boissons dans l’espace « free food » de la cuisine. C’est ici que nous avons goûté pour la première fois le vin australien (et pour des alsaciens, ce test a été plutôt rude …), des pies australiennes (sortes de tourtes à la viandes typiques du pays) ou encore la Vegemite. L’occasion parfaite pour découvrir de nouvelles saveurs, et pour rencontrer d’autres voyageurs, qu’ils soient backpackers ou simples touristes.

Notre minuscule chambre, située dans deux anciennes cellules.

Il se raconte même que certains backpackers et employés de l’auberge auraient vu des fantômes hanter les couloirs … On a d’ailleurs eu une peur bleue, quand les lumières de notre chambre se sont éteintes puis rallumées sans raison apparente ! Mais on avouera qu’en ce qui nous concerne, notre plus grosse frayeur en ces lieux aura plutôt été de goûter la Vegemite australienne. Comment une chose aussi ignoble peut-elle exister ? Mais ceci est un autre débat. huhu