Le VSI – Volontariat de solidarité internationale – permet « l’accomplissement à temps plein d’une mission d’intérêt général dans les pays en voie de développement. La mission concerne les domaines de la coopération et de l’action humanitaire. » (source service-public.fr) Toute personne majeure sans activité professionnelle peut effectuer un VSI, sans condition de nationalité ni de limite d’âge.

©Yann D. | Le port d’Alexandrie
Yann D. a 34 ans et est chargé de communication numérique. Il partage sa passion pour les voyages avec son épouse, Agathe, qu’il a d’ailleurs rencontré en voyage humanitaire au Népal il y a un peu plus de 10 ans. Ensemble, ils parcourent le monde (NYC, Islande, Syrie, Thaïlande…), et se sont lancés en 2009 dans une véritable aventure humaine : partir vivre 1 an en Egypte, dans le cadre d’un Volontariat de Solidarité Internationale. Pour vous, Yann a accepté de nous raconter cette expérience …
Pourquoi avec vous décidé de partir en VSI ? Et dans ce pays en particulier ?
Nous avions quelques contacts avec le service du DEFAP (organisation protestante qui envoie de volontaires partout dans le monde). Cette formule nous paraissait intéressante car elle entrait dans un cadre précis de mission solidaire et qu’elle nous permettait de vivre à coté et non pas seulement en « expat », parfois (je dis bien parfois), un peu déconnecté du terrain. Nous y sommes donc allés non pas pour gagner de l’argent mais nous sommes revenus riches de plein d’autres choses.
Pour la destination, nous avions une attirance particulière pour la région, notamment après notre voyage de rencontre/culture de 3 semaines en Syrie. Nous y avions vécu l’hospitalité, l’Histoire et des rencontres très fortes. Une offre s’est ouverte pour l’Egypte et c’est apparu comme une évidence pour nous. Nous n’y étions jamais allés auparavant en tourisme. La difficulté était de trouver 2 postes, mais les choses sont bien faites, et nous avons pu avoir tous les deux une activité dans le cadre du VSI.

©Yann D. | Les toits du Caire et leurs pigeonniers
Cette décision a-t-elle été facile à prendre ou il a fallut plusieurs mois/années de réflexions ?
Partir n’est jamais simple, mais nous avons été soutenus et avons eu beaucoup de facilités à tous les niveaux. En quelques mois, la décision était prise. Il ne fallait plus qu’attendre la prise en poste et organiser l’envoi des affaires (3 malles et quelques valises).
Le cadre de nos emplois respectifs nous ont permis de partir facilement avec l’assurance d’un retour en poste (merci la fonction publique). Nos employeurs nous ont encouragés à vivre cette expérience (merci à eux).
Quel a été le laps de temps entre la prise de décision et le départ ? Et les étapes clés ?
Nous n’avons pas eu besoin de quitter notre logement ! Bonne nouvelle ! Les négociations avec l’employeur ont également été simples. Pour ma part, il a fallu me trouver un remplaçant pour une année. Il a fallu ensuite régler les questions administratives, à commencer par re-rédiger un CV et une lettre de motivation, rencontrer un psy et des référents pour l’envoi de volontaires, suivre une formation de deux semaines (permettant avec d’autres « envoyés » de découvrir l’interculturel, les règles de sécurité…). Ensuite, les demandes de VISA (qui se sont terminées une fois sur place), l’envoi des bagages…
Nous avons bénéficié d’un financement dans le cadre du VSI, soutenus par une association qui œuvre en Egypte (Ils financent les 2 postes). Nous étions également logés. Nous ne gagnions donc finalement pas beaucoup, mais de quoi vivre et profiter également du pays. Notre urne de mariage (qui a eu lieu quelques mois avant notre départ) était également dédiée à cette année !

©Yann D. | Une des plus belles mosquées du Caire & la vue depuis la salle de classe
Sur place, quels étaient les points positifs et négatifs ? Les meilleurs et pires souvenirs ?
Une année c’est court, mais c’est déjà pas mal. Nous avons pu découvrir énormément de choses, faire des rencontres passionnantes et vivre des moments particuliers. Mon épouse travaillait dans un orphelinat de jeunes chrétiennes (aide aux devoirs et à la vie quotidienne) tandis que moi, j’étais « répétiteur de français » dans un collège (prof de français oral) fréquenté par des Egyptiens. Je rejoignais souvent Agathe à l’orphelinat, un lieu plein de vie, parfois difficile mais avec beaucoup de joie ! Difficile de s’arrêter sur l’un ou l’autre point positif ou négatif, mais dans les deux sens, je dirais que la vie quotidienne en elle-même et les surprises toutes égyptiennes qui vont avec est pleine de surprises, bonnes ou moins bonnes.
Les rencontres fortuites dans la rue ou dans les commerces du quartier où l’on ne passait pas inaperçu (on reste l’étranger), les déplacements en taxi, les échanges avec les collègues ou les filles de l’orphelinat étaient tant d’aventures !
Avez vous ressenti le choc du retour comme le vivent beaucoup de voyageurs au long court ?
Le choc du retour est évident. Une anecdote à ce sujet. Nous vivions dans un quartier populaire à quelques km du centre du Caire. A notre fenêtre, un grand pont bruyant 23h/24, à coté de l’école (bruyant), dans une ville bruyante,… bref, du bruit tout le temps jusque dans notre appartement et son ventilateur au plafond tournant quasiment toujours. A notre retour, nous sommes retourné dans notre logement, en Alsace dans la campagne, et quand vous êtes à deux à table, et que vous vous entendez mâcher… c’est étrange, voire angoissant.

©Yann D. | “À quelques rues de chez nous”
Cette expérience a-t-elle changé votre façon de vivre en France ?
Absolument ! Même si le temps fait son effet et que les mauvais réflexes de nos vies françaises reviennent. Notre fille, née quelques années après notre retour porte d’ailleurs un nom que nous avons importé d’Égypte !
Et enfin, si c’était à refaire, vous repartiriez ?
Probablement. J’encourage fortement ceux qui se posent la question à faire le pas. Une expérience en immersion c’est la garantie d’une aventure qui reste gravée en soi, faut-il encore y être ouvert ! Partir en « solidarité » apporte en mon sens également un plus. Celà permet d’aller à la rencontre de la vie quotidienne. Les sites touristiques et les monuments c’est bien, mais l’humain c’est encore mieux !
Pour découvrir les photos de voyage (et pas que) de Yann D., rendez-vous sur sa page Facebook.
Merci encore à Yann D. pour sa gentillesse et pour sa contribution.
Je ne connaissais pas le VSI, ça me donne envie de me renseigner à ce sujet. Et les photos sont très belles !
C’est super intéressant comme interview, ça m’a permis de connaître le VSI. On parle tellement du WHV partout que les autres solutions sont un peu oubliées et mises de côté.
Ça c’est une super expérience !
J’ai failli partir vers un VSI avant de finalement choisir de voyager à travers toute l’Amérique du sud et faire des volontariats de temps en temps.